De la Bretagne aux confins de l'Oural, dans la foret tempérée - la plus répandue sur la planete -, s'éleve, au milieu des feuillus, un arbre légendaire : le chene, jadis considéré comme une porte vers le royaume des dieux. Comme d'autres, il perd ses feuilles a' l'automne et sommeille l'hiver pour mieux renaître au printemps. Son tronc et son million de feuilles constituent une forteresse d'une exceptionnelle biodiversité, riche de milliers d'especes. Au fil des saisons, mulots sylvestres, sangliers, écureuils et geais se nourrissent de ses glands, participant en retour a son renouvellement. Pics épeiches et chauves-souris élisent domicile dans ses hautes branches et lui rendent son hospitalité en le débarrassant des insectes. Le lynx, lui, régule les chevreuils et les chamois qui s'attaquent a ses jeunes pousses. Sous terre, chenes et champignons ont aussi scelle' un pacte, échangeant des nutriments indispensables. Mais les coupes rases au profit des monocultures de résineux, plus rentables pour la filiere bois, détruisent aujourd'hui ces écosystemes, faisant fuir des especes incapables d'y survivre. Face a la pression industrielle et l'expansion des zones urbaines, le roi des arbres peut-il rester immortel ? Le secret de la vie Mon grand-pere disait souvent : 'nous vivons dans la foret, mais la foret n'a pas besoin de nous pour vivre', résume un artisan wayana de Guyane. Partout sur terre, l'esprit de la foret a fasciné les hommes, les reliant au divin, autour d'arbres dont la majesté exhalait le mystere et la sagesse du temps long. Le secret de ces vénérables gardiens de la biodiversité, liens entre l'infiniment grand et l'infiniment petit et porteurs de mythes fondateurs, pourrait bien résider dans la vie et les mondes riches qu'ils abritent. Véritables écosystemes aujourd'hui menacés par le changement climatique et la déforestation, les arbres cachent la foret. Partant, avec des scientifiques passionnés et des activistes, a la découverte des plus éminents d'entre eux aux quatre coins de la planete, cette série aux somptueuses images raconte les arbres, et nous alerte sur le désastre de l'empreinte humaine pour leur avenir, qui est aussi le nôtre.